Les Belges font de l’acquisition immobilière un véritable objectif de vie. Depuis quelques années, ils ont pu compter sur les banques pour leur fournir un crédit hypothécaire plutôt clément. Cela devrait changer cette année, avec les prescriptions de la banque nationale qui préconise aux banques davantage de prudence. Explications !
La BNB veut à tout prix éviter un endettement excessif des ménages
Le crédit hypothécaire affichait des taux planchers record ces cinq dernières années. Le taux stagnait en dessous de 2%. Seulement, avec un taux si bas, les banques et établissements de crédit ne pouvaient réellement pas faire de bénéfices. Pour essayer de rentrer dans leur frais, ils ont revu leurs conditions à la baisse. Certains organismes n’hésitent pas à dépasser le seuil légal toléré par la loi. Nombreux ménages ont souscrits leur prêt hypothécaire avec un taux d’endettement nettement supérieur au 33% prescrit. Cette pratique expose toutefois ces emprunteurs à un véritable risque de surendettement, surendettement que la banque nationale veut absolument éviter. La BNB met en garde les récalcitrants et exigent le respect de la loi.
La BNB préconise la limitation des financements à 80%
La mesure la plus importante adoptée par la banque nationale a été de limiter la quotité de financement à hauteur de 80%. Les prêts hypothécaires à 90% doivent être limités à 30% du total des prêts accordés. Les prêts 100% et plus ne doivent plus constituer que 10% des crédits souscrits. Ce sont bien évidemment les primo accédant qui perdent au change. Dorénavant, la sélection sera d’autant plus rude. Pour espérer obtenir un prêt total, il faudra présenter des garanties très solides. Cette mesure semble toutefois superfétatoire, en tout cas aux yeux de certains analystes. En effet, jusqu’à présent, le taux d’incident de paiement ne dépasse pas 1% en Belgique. Les Belges restent d’excellents emprunteurs.
La BNB propose d’autres alternatives aux jeunes acquéreurs
De nombreux jeunes désirent acquérir un bien immobilier pour s’affranchir des charges locatives. Néanmoins, ils ne disposent pas des fonds nécessaires pour constituer un apport personnel suffisant. Leur dossier risque tout simplement d’être recalé. A ces jeunes acquéreurs, la banque nationale propose des solutions alternatives. A Bruxelles, il existe notamment un dispositif permettant d’alléger les droits d’enregistrement. Les premiers 175000€ sont exonérés de droit d’enregistrement. Un tel dispositif permettrait d’ores et déjà de réduire de façon significative l’apport requis. D’autres experts financiers imaginent également des solutions pour favoriser l’accès des jeunes au logement. Le régime de l’hypothèque doit notamment être amélioré. On pourrait notamment envisager la portabilité de l’hypothèque. Il s’agit d’un transfert de l’hypothèque sans frais supplémentaires lorsqu’un emprunteur décide d’acheter un nouveau bien. Cette pratique fonctionne très bien dans d’autres pays, pourquoi pas en Belgique ?
En tant que principale institution de régulation du marché financier, la BNB adopte certaines mesures destinées à conforter l’équilibre financier. Les mesures adoptées en matière de crédit logement ont surtout pour conséquence de durcir les conditions d’accès au crédit logement à partir de cette année 2020.